mardi 8 août 2017

Accident sur le trajet vers Thanjavur

Je regrette de ne pas m’être mieux organisé pour visiter aussi l’autre site Chola de la région, Gangaikondacholapuram, à 25 kilomètres. Cela supposait d’y aller en voiture. Mais je me suis réveillé trop tard, et en début d’après-midi, j’ai préféré aller dans un des seuls cafés de Kumbakonam ayant le WiFi pour alimenter ce blog. De plus, ayant rencontré la veille au soir un jeune Tamoul professeur de français, qui partait lui aussi pour Thanjavur en fin d’après-midi, nous avions prévu de voyager ensemble, et il fallait nous coordonner.

N’imaginez pas le café indien comme un petit endroit sympa où l’on peut siroter tranquillement une bière fraiche. En l’occurrence seule la salle aveugle était ouverte au public, avec des murs sombres qu’une lumière d’hôpital peinait à éclairer. J’étais le seul rat là-dedans. Comme souvent on m’a donné un identifiant et un mot de passe spécifiques : cela permet de tracer toutes les communications des utilisateurs, et généralement c’est associé avec un débit voire une connexion défaillants.

Là ça ne rate pas, je n’arrive pas à connecter mon PC. Je me plains, et l’hôtesse arrive afin de me dire que c’est réglé et vérifier que j’arrive à me connecter. Quand c’est fait elle en profite pour repartir avec les codes, et refuse de me les redonner, alors que j’en avais besoin pour connecter mon iPhone pour communiquer par WhatsApp. Qu’est-ce qu’elle croit, que je vais les revendre dans la rue avant d’attraper mon bus ? Pas de chance pour elle, je les ai mémorisés. Mais de toute façon au bout d’une demi-heure, la connexion tombe, et plutôt que d’affronter le cerbère, je continue à écrire sur mon traitement de texte, tout en commandant régulièrement des cafés crème.

Pas de nouvelles de Prem le Tamoul. Je décide d’aller vers la gare routière, car je n’en peux plus de mon coffre-fort. Là-bas la situation ne s’améliore pas puisque je perds l’accès au réseau téléphonique sans pouvoir le rétablir malgré un reboot du téléphone. Je monte donc dans le premier bus en partance : après tout on pourra peut être dîner ensemble avec Prem.

Le trajet pour Thanjavur n’est pas le plus long que j’ai fait, mais c’est celui où la capacité du klaxon à téléporter les obstacles a été pris à défaut. Heureusement nous étions encore dans les faubourgs de Kumbakonam, et n’allions pas très vite, mais le bus est franchement rentré dans le coin arrière gauche d’un gros 4x4 blanc, défonçant sa lunette arrière, sans blesser personne.

Il y a eu un moment de flottement dans le bus. Certains commençaient à le quitter, d’autres hésitaient. Combien ça peut durer un constat en Inde ? Quand on voit les procédures appliquées en d’autres occasions, ça inquiète un peu. Une jeune indienne se perche derrière le siège du conducteur et je tire discrètement son portrait.

Un Tamoul me dit qu’il faut compter une heure mais finalement cela va plus vite que ça, et nous repartons, sans autre incident notable.

En me reconnectant je reçois un message de Prem qui m’indique avoir égaré son portefeuille et ne pas pouvoir aller à Thanjavur tout de suite. Il précise qu’il a l’intention d’aller comme moi à Trichy ensuite, et propose que nous fassions le voyage ensemble, mais je n’aurai plus de nouvelles de lui.

Je traverse le Tamil Nadu tel une comète, chaque nuit une nouvelle ville, cela ne facilite pas les rencontres. Dommage !