mardi 15 août 2017

Promenade dans les petits canaux des backwaters de l’île Monroe

Avec deux jeunes Français, je pars avec un tuk tuk rejoindre l’île Monroe d’où part l’excursion en barque organisée par l’office de tourisme local. J’ai là un jeune cadre d’une compagnie de distribution cinématographique, et son compagnon comptable. Le sélectionneur de films me dit redouter la rentrée en France car c’est la saison des marchés du cinéma, et il va devoir s’avaler des centaines de morceaux de films à Toronto et ailleurs pour retenir ceux qui seront proposés aux chaînes de télévision et aux réseaux de salles, et c’est pour lui une période d’indigestion cinématographique, d’autant qu’il ne doit pas suivre ses goûts, mais ceux des clients.

Pour l’instant nous glissons sur les canaux étroits propulsés par les mouvements lents de la perche. Nous voyons un serpent vert de plus d’un mtre nager en ondulant à la surface de l’eau, la tête bien dressée au-dessus de l’eau, beaucoup d’aigles bruns à tête banche, des kingfishers (l’équivalent de nos martins pêcheurs), quantités de canards, aigrettes, grues et cormorans.
Les canaux séparent des zones où sont cultivés des palmiers coco et des bananiers. Il y a aussi beaucoup de marais servant à l’élevage des crevettes, recouverts de filets pour empêcher les prélèvements des gourmands à plumes, et quelques marais salants. En pratique, c’est une bande de terre de plusieurs centaines de kilomètres de long où les lagunes sont reliées entre elles par des canaux creusés à la main par des générations humaines.


Nous nous arrêtons pour observer les divers processus qui permettent de transformer la noix de coco. Ce fruit est intégralement utilisable : l’eau de la noix est buvable, la chair blanche une fois séchée au soleil peut être pressée pour en extraire de l’huile, et l’écorce fibreuse peut être filée afin de réaliser des cordes. Nous en avons une démonstration avec une technique très similaire à celle présentée à la corderie royale de Rochefort.


Dans les parties de terre ferme, il y a aussi de nombreuses villas, dont certaines très coquettes et spacieuses. C’est une différence visible entre le Kerala et le Tamil Nadu, outre le caractère plus rural : l’agitation y est moins frénétique et l’environnement plus agréable.